Voir la galerie de photos de l'investiture d'Ewa Bieniecka comme présidente pour 2017 | Institut royal d'architecture du Canada

Voir la galerie de photos de l'investiture d'Ewa Bieniecka comme présidente pour 2017

Discours d'investiture d'Ewa Bieniecka, FRAIC, prononcé le 6 février 2017 au Musée canadien de la nature à Ottawa (Ontario)

En 2017, alors que les Canadiens célèbrent le 150e anniversaire de la Confédération, l’Institut royal d’architecture du Canada célèbre également une étape importante – son 110e anniversaire. L’IRAC a été fondé en 1907 pour promouvoir l’architecture dans ce pays et a tenu son premier congrès à Montréal. La célébration de notre riche passé ne nous empêche toutefois pas d’orienter nos efforts sur le futur et de nous demander comment l’IRAC peut offrir les meilleurs services à ses membres, à la communauté architecturale du Canada et au cadre bâti.

L’architecture est ma profession, mon identité qui me définit depuis 35 ans. En somme, mon rêve le plus cher est aujourd’hui réalisé et je me retrouve ce soir entourée de distingués invités, d’architectes, de collègues et de membres de ma famille pour cette investiture présidentielle qui nous offre une occasion de fêter l’architecture et l’environnement.

Nous partageons ce soir un moment émouvant, un désir d’échanger et de parler sur l’architecture. Je ne connais pas d’autre endroit plus propice que cet Institut pour susciter un tel désir, et c’est pourquoi que je veux exprimer ma gratitude, certes, mais aussi un espoir en forme d’attente.

J’ai commencé à débattre d’idées sur les espaces et les lieux à la maison, puis à l’Université McGill, d’abord comme étudiante et plus tard comme professeure auxiliaire et chercheuse, et dans mes voyages, mes lectures et ma pratique de tous les jours. Il est temps de nous demander comment faire pour que les idées sur l’environnement bâti soient largement reconnues et intégrées dans notre culture. La contribution la plus provocante – et à bien des égards, la moins comprise – des architectes au paysage culturel porte sur la réflexion.

L’une des premières expériences qui ont élargi mes horizons a été la visite d’Expo 67, l’exposition internationale qui s’est tenue à Montréal à l’été de 1967. J’y suis allée presque tous les soirs avec mes parents et chaque visite était une aventure. Arriver dans les îles par le métro nouvellement construit; se promener à bord du Minirail; avoir l’audace de marcher sur la surface pentue du nouveau pavillon du Canada; être impressionnée par la grosse tente du pavillon de l’Allemagne; et être immergée dans l’action avec le cinéma à 360 ° du pavillon du téléphone. J’ai été tellement distraite par l’immense volume du spectaculaire pavillon des États-Unis que j’ai oublié d’embarquer sur la première marche de l’escalier mécanique d’une extraordinaire longueur. Comme je regardais descendre mes parents, un gentil étranger m’a pris dans ses bras et m’a ramenée auprès de ma famille.

L’Expo 67 a su marier l’architecture, l’art, le design et la technologie. C’est un événement qui a laissé un important héritage matériel et imaginatif à la culture du Canada.  

Cinquante ans plus tard, l’année 2017 marque des étapes importantes dans l’histoire canadienne. C’est le 150e anniversaire du Canada, le 50e anniversaire de l’Expo 67 et le 375e anniversaire de Montréal, ma ville natale. Comme architectes, nous devons continuer d’approfondir la relation entre l’architecture et la culture qui la façonne et qu’elle façonne. Le Festival d’architecture nous donnera très certainement l’occasion d’en discuter. Le Festival se tiendra à Ottawa, du 24 au 27 mai, et il est organisé en partenariat avec l’Ontario Association of Architects.

Les architectes auront peut-être de la difficulté à réaliser que le bon design ne suffit pas. Je crois que la sensibilisation peut protéger les futurs talents de la profession et c’est pourquoi je crois que l’IRAC est important. Nous sommes en bonne position pour nous attaquer aux priorités croissantes d’aujourd’hui : l’environnement, la santé et la durabilité. Nos initiatives en cours portent d’ailleurs sur ces questions.

Mon parcours à l’IRAC commence par la reconnaissance des contributions des anciens présidents de l’organisme. Merci pour votre générosité, votre dévouement et vos nombreuses initiatives. Je veux remercier tout spécialement notre président sortant, Allan Teramura, pour son leadership et pour avoir été à l’origine du Groupe de travail autochtone de l’IRAC. J’entends poursuivre sur la lancée de mon prédécesseur et continuer d’appuyer ce groupe de travail et d’autres programmes de l’IRAC, comme ceux du comité pour des environnements responsables, du groupe de travail sur le vieillissement à domicile et du groupe de la relève professionnelle. La priorité de 2017 est de mener une étude sur les besoins évolutifs de nos membres et de la communauté architecturale élargie pour nous assurer d’offrir à nos membres des expériences pertinentes, leur donner de la valeur et encourager l’appartenance. J’invite les plus jeunes membres à contribuer à ce changement. Les nouvelles générations peuvent faire une différence et l’IRAC offre des occasions d’apprentissage et de leadership. 

Ce soir, je remercie madame Marie-Josée Lacroix, commissaire au design à la Ville de Montréal depuis plus de 20 ans. Elle est l’une des plus grandes avocates de l’importance du design et de l’architecture de qualité dans nos environnements.

Je remercie également Mme Renée Mailhot, architecte et fondatrice en 2011 de la firme montréalaise La SHED, et lauréate en 2016 avec Sébastien Parent, et Yannick Laurin du Prix du cabinet d’architectes de la relève.

Ce que j’attends et j’espère de cette année c’est de redonner une fierté à l’architecte, à sa créativité et à l’importance de son travail tout en encourageant la diversité et l’inclusivité dans la profession.

Que l’architecture ne soit pas isolée dans le débat public. Il faut offrir des conditions propices aux dialogues. Dans notre société, il faut continuer de démontrer comment la conception améliore la qualité de vie. C’est ce dialogue que l’Institut doit d’abord perpétuer, et c’est là le plus grand risque. Les idées doivent être partagées et échangées. Le dialogue n’est pas garant de consensus, mais il est le meilleur ingrédient pour permettre de voir, ou simplement d’entrevoir, afin de continuer à creuser sans fin la création. Nous chercherons ensemble à démontrer aux citoyens que l’architecture est au service du mieux-être des gens. Que cela éveille les sens, et que cela stimule l’imagination.

Je suis profondément reconnaissante de l’honneur que m’ont conféré mes collègues; aucune autre distinction n’a jamais eu plus de valeur à mes yeux que celle de la défense et de la promotion des intérêts. J’invite les membres à rêver à ce que l’avenir leur réserve, à contribuer à cet Institut, à y apporter un changement important et à laisser un héritage durable.

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